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Le Voyage de Serraf
20 mai 2004

2ème lettre, 29/04 & 30/04

Jeudi 29 avril.

         

       La nuit s'est bien passée. La rosée matinale a détrempé l'herbe alentour et l'humidité ambiante a gagné l'intérieur de ma tente mais dans une mesure moindre qu'avant-hier. Mon état de santé s'est changé en une sorte d'assèchement  continuel de l'arrière gorge, symptôme du rhume, sans doutes. Je prends un cachet anti-douleur pour ne pas être gêné au cours de ma progression et je plie mon campement.

      

        Il est 9 heure 30 quand je me remet en marche en direction de Saou. Le temps est couvert et je progresse à un rythme correct sur la route montante et sinueuse. Quelques véhicules me croisent ou me dépasse mais la voie reste assez peu fréquentée, et ma marche demeure agréable.

     504 mètres d'altitude ! J'arrive au sommet :  le Pas de L'Auzun. Je poursuis plus allégrement vers Saou, toujours par la route. Une petite pluie fine fait son apparition peu à peu. J'enfile mon k-way et protège mon sac puis contourne une barre rocheuse derrière laquelle je rencontre un homme occupé à charger du bois mort dans le coffre de sa voiture.

        Nous discutons un moment. Il m'apprend qu'il est chasseur et me parle de la prolifération des sangliers, et de quelques autre banalité. Je repars après l'avoir salué et un peu plus loin un véhicule s'arrête à ma hauteur pour me prendre en stop. Je décline poliment l'offre, la route ne présentant ici qu'un risque minime, sauf pour quelque serpent que je remarque écrasés par les voitures.

       Saou ! Le village est désert. Je trouve néanmoins une cabine téléphonique et j'appelle Valence. J'apprends que le facteur n'a toujours pasapporté ma carte bancaire. Je vais m'acheter une baguette de pain à 70 centimes d'euros que je mange à l'abri du minuscule préau qui couvre la porte de la mairie. Sous cette pluie ce village n'a rien d'attrayant, l'architecture y est des plus quelconque, les habitants répondent à peine quand on les salue. De plus, aucune structure, même rudimentaire, n'est mise à la disposition des randonneurs, malgré la forêt de Saou toute proche pourtant très fréquentée par les marcheurs.

      Je repars finalement sur les routes et bifurque rapidement sur des chemins agricoles. La pluie s'intensifie et la terre grasse colle à mes chaussures. Je longe une rivière un long moment et arrive au village de Soyans. Sans m'attarder je continue sur une petite route passant sous les vestiges médiévaux du village. D'en dessous les ruines on l'air assez vastes et pas trop mal conservées.

Je me repose un moment à l'abri d'une cabine téléphonique puis je reprends ma route pour arriver à Pont de Barret. Le village est plaisant à visiter et je demande au passage à une employée de mairie quelle est la meilleure route pour Charols. je suis ses conseils et reprend la marche.

Nouvelle pause sous un pont enjambant le Roubion, mais l'édifice crée de la turbulence et des bourrasques, je n'y reste pas longtemps.

cartes_2904_edite

Me revoilà à Charols. Je vais au café dans lequel s'est achevé mon premier voyage, et là je commande une Bourganelle. Mes vêtements sont mouillés j'ai du mal à me réchauffer. Je commande un chocolat bien chaud et je discute un moment avec la patronne qui vient de rentrer et qui me reconnaît.

Je quitte le café vers 18h15 pour rechercher un endroit où dormir. Je marche le long d'une route sur quelques kilomètres puis en prend une seconde sur la gauche qui arrive devant les batiments de deux entreprises et des quelques habitations des gens qui doivent y travailler. Un jeune me renseigne sur un endroit qui pourrait convenir pour planter ma tente. La pluie s'arrête un moment et je me rends à l'emplacement indiqué. Il s'agit d'un champ en friche situé au dessus des habitations. L'herbe y est assez haute mais le terrain est globalement plat. Je m'y installe à proximité d'arbres et de broussailles qui bordent le champ.

Vendredi 30 Avril

       Mon sommeil n'a été que modérément troublé par le vent et la pluie qui n'a cessé de tomber durant toute la nuit. J'entr'ouvre à mon réveil la fermeture éclair de ma tente afin d'évacuer l'humidité de l'intérieur et attend une heure et demi avant de plier mon paquetage. J'essaye de ne pas trop poser mes affaires sur l'herbe mouillée environnante.

      Je finis par partir en direction du sud en suivant les petites routes qui bordent les champs. La pluie, qui s'ést presque arrêtée depuis mon réveil, regagne en intensité, m'aspergeant par de temps en temps de grosses gouttes serrées. Mon jean est rapidement trempé mais je poursuis mon chemin sans m'en préoccuper.

      J'arrive à La Bégude de Mazenc et, comme il est trop tôt pour téléphoner à ma famille, je traverse le village pour suivre la direction de panneaux indiquant les ruines d'un prieuré à quelques kilomètres.

      Je marche longuement sur une route assez fréquentée qui monte dans les montagnes. Je fais une petite pause dans une cabane aux murs en béton coffré, fissurés de toutes part, et au toit improvisé de deux tôles ondulées mal agencées.

Une éclaircie fort appréciée survient alors. Je me remet en marche en profitant de ce répit météo. Des volutes de vapeur émanent du goudron chauffé par le soleil. L'atmosphère se chargeen humidité, devenant lourde et moite.

       J'arrive sur la commune très dispersée du petit village d'Aleyrac. Je prends une route sur la gauche en pensant y trouver un téléphone mais je tombe dans un hameau où un monsieur m'indique que la seule cabine du village se trouve à coté de la mairie, de l'autre coté des collines. Préférant toujours éviter le bitume je choisis de m'y rendre en traversant la montagne, même si c'est un peu plus long. Je passe une exploitation agricole et commence à gravir le versant de la montagne lorsqu'éclate un violent orage. En un rien de temps me voilà trempé jusqu'au os !

Je m'arrête un instant pour contempler de ma position surélevée les nombreux vallons que je viens de passer. La pluie les transforme en une série de dégradés pastels magnifiques. Quitte à être mouillé, autant profiter de ce spectable.

      Je redescends finalement sur l'autre versant où se sont formés une multitude de petits ruisseaux ravinant la terre sableuse pour se rejoindre en de petits torrents boueux. Je gagne alors une route au niveau du cimetière abritant l'unique tombe du village. Après un instant d'hésitation, ne sachant pas si j'ai ou non dépassé la mairie, je reprends ma marche et arrive à la cabine.

      L'endroit est très joli. Un énorme corps de ferme en ruine siège à coté une petite chapelle. Le bâtiment de la mairie, plus récent, se dresse en face d'un grand pré où paissent une quinzaine de vaches accompagnées de leur petits veaux. Je passe mon coup de fil et apprends que la fameuse carte bancaire est enfin arrivée.

Je m'abrite sous le préau de la mairie un moment et vois arriver une dame  sympathique, secrétaire de mairie, qui m'invite aimablement à entrer dans son bureau chauffé. Nous discutons pendant une bonne heure jusqu'à ce qu'un coup de foudre fasse sauter l'alimentation électrique. Presque au même moment arrive la Xsara de mes grand parents, conduite cette fois par mon père.

ADès son arrivée, ma grand-mère s'affaire à remplacer mes vêtements mouillés par des secs et me sort à manger plus que de raison. Mon grand-père et mon père, pendant ce temps, contemplent les lieux.

cartes_3004_edite

Une fois le ravitaillement accompli, sous le soleil qui refait une apparition, ma famille repart. Je me remets en marche muni de ma carte bleue tant attendue. Je suis un chemin qui mène sur la route du cimetière.

Il est 18h30. Je pars à la recherche d'un coin pour installer ma tente. Après un bon  moment je trouve un coin d'herbe pas trop mouillé et un peu abrité du vent. Il s'agit des abords pratiquement plans d'un sentier qui descend dans une jolie forêt de chênes et de pins.

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Commentaires
L
Hello Serraf !<br /> <br /> Bon çà fait quelques temps qu'on a pas de nouvelle :/ <br /> <br /> J'espére que çà continue à bien se passer!<br /> <br /> Toujours un plaisir de te lire bien sur :)<br /> <br /> Lain
S
Toujours autant de plaisir à lire les dernières nouvelles de ton périple, Serraf =)
M
Enfin des nouvelles de ton périple ! Je suis contente que tout se passe toujours bien.<br /> C'est toujours un plaisir de te lire.<br /> Continue comme ça.
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