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Le Voyage de Serraf
8 mai 2004

Départ lundi 26 avril et mardi 27 avril 2004

Lundi 26 Avril

Bon ! Ça y est  cette fois c'estcartes_2604_edite la bonne ! Me voilà reparti sur les routes après un départ différé pour des raisons plutôt logistique. En effet, ma carte de retrait internationale n'arrive toujours pas  je décide de partir sans elle, et conviens avec ma famille qu'elle me l'apporte si elle arrive au cours de la semaine. Je pars donc avec mon sac de près de 25 kg sur le dos suivant un itinéraire légèrement différent du précédent. Le temps est splendide ce lundi 26 avril. Je marche un bon moment sur le bitume bien que cela ne m'enchante guère, j'ai pas d'autre alternative au début du voyage, je parviens  néanmoins à  emprunter quelques chemins  traversant des collines boisées où siége un camp d'entraînement militaire, je présume que ma présence en ce lieu  ne doit pas être tolérée à en juger par les panneaux plantés un peu partout stipulant que toute intrusion dans ce périmètre peut entraîner des poursuites judiciaires. Je contourne donc ce camp en empruntant un chemin de terre complètement défoncé, puis des bordures de culture avant de retrouver un chemin de campagne descendant vers la route que je me  résigne à suivre. .. J’arrive à Beaumont lès valence.

J’envisage de refaire le plein de ma réserve d'eau, mais les fontaines du village sont toutes hors gel, c'est une brave dame qui m'offre aimablement de quoi me désaltérer. Je m'accorde ensuite une demi heure de répit dans un petit bois surplombant le village, j'en profite pour apporter quelques ajustements à mon sac,  je me remets en marche, chemine un long moment sur la route et j'arrive à Montmeyrand. Je commence  a avoir mal aux pieds, je me mets à la recherche d'un endroit pour passer la nuit, je sors du village pour trouver un coin convenable, j'opte pour un champ inculte situé en face d'une installation comprenant un silo à grain produisant un relatif vacarme  jusqu'a 22h00.

Mardi 27 Avril

Au réveil une humidité dense a envahi ma tente, sans doute due à l'épaisse couche d'herbe, sur laquelle je me suis installé, ajoutée à la rosée matinale qui a trempé la végétation environnante ainsi que la toile extérieure de ma tente. J’attends que le soleil surgisse de derrière les collines pour plier le camp, j'espère que ses rayons sècherons mon équipement avant que je ne l'enferme dans mon sac.

Le temps s’annonce clément et, un peu lassé de marcher sur la route, je décide d’aller vers la Baume Cornillane.  Escale de mon précédent parcourt  qui m’intriguait par la ruine médiévale qui la domine et qui est visible d’assez loin.

Je marche donc dans cette direction, franchissant la ligne TGV, et entre dans le village gravissant la côte conduisant aux vestiges. Là je suis déçu de voir la façon dont sont conduits les travaux de rénovation. Bien que le désastre ne soit pas aussi important qu’au château de Crussol, je trouve dommage que les consolidations soient faites avec un ciment moderne plutôt qu’avec des matériaux qui s’utilisaient à l’époque de la construction. Pire encore, les immondes blocs de béton, renfermant les projecteurs sensés mettre en valeur les ruines en nocturne, défigurent le cite en plein jour. Je suis peu être trop perfectionniste mais je trouve absurde que des travaux de restauration soient réalisés dans une totale ignorance des contraintes qui existaient lors de la construction.

Je m’accorde un moment de repos en haut de ce chantier pour soulager mes chevilles, et repart en direction de Ourche, passant tour à tour en bordure de champs, de chemins et de routes de campagne. Je passe un coup de fil à mes grands parents pour savoir ou en est cette histoire de carte bleue, toujours rien au courrier du jour ! Je continue ma route en la ponctuant de pauses brèves mais fréquentes. Après avoir longuement suivit le cours d’un ruisseau, guettant l’opportunité de le traverser, j’arrive à La Rochette, ou je ne vois personne, mais profite volontiers de sanitaires et éviers mis à la disposition des gens de passage.

Je repart ensuite vers Vaunavey en utilisant les routes les moins fréquentées, même si mon parcourt s’en trouve rallongé. Dans le village je remarque de magnifiques remparts et reste consterné devant les abominations commises un peu plus loin, en effet, à l’intérieur de l’enceinte sont construites des maisons moderne en parpaing dont les architectes n’ont pas hésité à démolir ou percer ces murs plusieurs fois centenaire pour que ces nouvelles constructions sans âmes soient équipées de double vitrage avec une vue magnifique sur le reste du village. Je repas déçu et énervé par le mépris de certain envers notre patrimoine architectural. Sans trop me soucier de l’endroit  où je vais arriver, je prends les chemins que je croise, et que je trouve assez jolis et peu fréquentés, rendant ma promenade très plaisante.

J’arrive finalement sur une route départementale au dessus de laquelle je dresse ma tente dans un champ inculte, en essayant cette fois-ci de ne pas trop couvrir d’herbes hautes… La nuit se passe bien malgré le bruit de la circulation. Le ciel est brumeux mais l’humidité ressentie hier au réveil n’est pas présente aujourd’hui. Je me remet en marche et arrive rapidement à Crest. La grande tour sarrasine se dresse à ma gauche, pour avoir eu l’occasion de la visiter je n’envisage pas de m’y rendre. Je traverse la Drome sur un pont de bois et après avoir évolué dans des quartiers résidentiels je débouche sur la voie rapide reliant le Diois, je bifurque à droite à un carrefour vers une petite route de campagne avec dans la tête l’intention de franchir  la petite chaîne de collines qui s’annonce, mais la route se divise et chaque ramification me conduit dans des cours de fermes. J’avance aussi loin que possible et décide d’atteindre l’autre versant en coupant à travers les bois. Je franchis dans un premier temps des clôtures puis des sous-bois broussailleux, avant de déboucher sur un chemin de pierre serpentant au dessus des champs.

J’aperçois en contrebas le village de Aouste sur Sie, et je décide  aller y passer mon coup de fil quotidien, j’emprunte alors un chemin de terre perpendiculaire au premier qui descend droit dans la pente, la descente est raide,  et j’arrive au village. Je fais des provisions d’eau, et apprend que ma carte bleue n’est toujours pas là, mon grand père me suggère d’aller en direction de Saou, comme je n’ai pas réellement d’itinéraire à respecter, je prends cette direction. Je commence à marcher quand plusieurs voitures me dépasse rendant ma progression inconfortable, fuyant cette circulation je prends, sur la gauche, une petite route nettement plus pentue, je dépasse un élevage de dindes puis la route se change en chemin rocailleux. …je ne me sens pas très bien ! J’ignore s’il s’agit d’un excès de soleil, du manque de nourriture ou d’un germe microbien qui traînait chez moi avant mon départ, mais je me ccsens nauséeux et j’ai un peu froid malgré le temps doux…

cartes_2704_edite

Je croise un lièvre, au détour du chemin, il semble aussi surpris que moi au point qu’il en oublie de détaller pendant un instant. Je m’accorde une nouvelle pause à un endroit plan du chemin et j’y somnole une demi heure à l’ombre des arbres. Je décide de repartir et constate qu’une colonie de Fourmies a investie mon sac et je m’empresse de les déloger, je reprends ma progression et après un moment de tout terrain,  je retombe sur la route de Saou que j’ai quitté seulement 3 km plus tôt. Mon escapade à travers les collines n’a clairement pas été un raccourcit, mais peu importe, je ne la regrette pas, la route me parait à présent moins fréquentée, je la suis donc sur quelques kilomètres avant de repérer un petit pré coincé entre la route et un ruisseau, l’endroit est verdoyant et bien abrité du vent. Je décide de manger quelques pissenlits et primevère puis de planter ma tente pour passer la nuit, en espérant que je me sentirai mieux demain.

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Commentaires
P
Je viens de découvrir les premières lignes de ton périple...<br /> Véritable aventure avec un grand "A" que peu de jeunes auraient le courage de réaliser.<br /> Bravo, mille fois bravo.<br /> Bisous.<br /> Josette
C
tu es entrain de faire ce que tout un chacun réve de réaliser, continue tout en prenant soin de toi,à bientot. cousin FRED
S
On espère que ce ne fut qu'un petit virus de rien du tout et que tu t'es rapidement remis sur pieds, Serraf =))
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